Le Syndrome de stress post traumatique et la victimologie
L'état de stress post-traumatique est un ensemble de symptômes caractéristiques qui se développent consécutivement à l'exposition à un ou des événements traumatiques.
Selon les critères diagnostiques du DSM-5, ces symptômes sont de quatre types :
- les reviviscences ;
- l'évitement ;
- les altérations négatives persistantes dans les cognitions et l'humeur ;
- l'hyper-réactivité.
Vous trouverez en fin d'article une définition plus précise du syndrome.
Ce qui me paraît le plus important
Les cas « simples »
On comprend et résout facilement et rapidement à peu près tous les syndromes de stress post-traumatique à partir des conceptions suivantes
- notre cerveau incite notre activité mentale consciente à traiter en priorité ce qui provoque d’intenses émotions, de telle sorte qu’avoir vécu un trauma va aboutir à ce qu’il nous contraigne en permanence à y penser. Or nous ne voulons pas de cette information douloureuse et la « zappons » systématiquement, provoquant un phénomène de disque rayé.
- notre cerveau se sert de l’expérience traumatique pour prévenir un retour de celle-ci, et le moindre indice qui indiquerait que le trauma pourrait se reproduire est détecté et provoque des réactions émotionnelles et comportementales intenses
- notre système nerveux végétatif, qui régule notre stress, est suractivé après un trauma.
Il va donc suffire de pratiquer des exercices de rééducation du fonctionnement de notre système nerveux végétatif et se re-confronter au trauma, avec ou sans EMDR pour que tout rentre dans l’ordre
Les cas complexes
Le traitement du syndrome de stress post-traumatique peut être singulièrement compliqué par les problèmes additionnels suivants :
- le patient est toujours en insécurité, par exemple si son agresseur habite à côté, ou bien s’il n’a pas clairement conscience de cette insécurité (« je suis certaine qu’il ne m’agressera pas à nouveau »…
- le patient présente un syndrome dépressif sévère
- l’entourage, la médecine, les assurances, la force publique, la justice, ne reconnaissent pas ou traînent à reconnaître le préjudice ou sa réalité. Cette situation est la plus fréquente.
- le patient a « oublié » son trauma, le patient est dissocié. La dissociation correspond à un ensemble de pensées, d’émotions et de comportements dont le patient n’a pas conscience et qui gênent la thérapie : le patient fréquente son agresseur et le défend, parle de son trauma avec légèreté, est incapable d’orienter son activité mentale vers ce que nous lui demandons, détruit des indices précieux qui pourraient aider à remonter à son trauma, explique ses comportements étranges de façon inadaptée (« je n’arrive pas à embrasser la photo de ma mère devant vous car je suis timide »)… Ces comportements déroutent souvent les fonctionnaires de police et de justice : « pourquoi êtes vous retournée 2 fois chez votre agresseur, vous ne saviez pas qu’il allait recommencer ? »,
« Vous dites vouloir retirer votre plainte parce qu’en fait il est gentil ? », ...
- le patient est sous l’emprise de personnes qui profitent de son état
- le patient souffre de lésions cérébrales
- le trauma est intense
- le trauma a été vécu il y a longtemps ou très jeune
- le patient a été traumatisé à de nombreuses reprises sur de longues périodes, provoquant des troubles de son identité, des perturbations de sa personnalité.
Ces éléments aggravant sont parfois tous présents en même temps, et leur liste est vraiment loin d’être exhaustive. On est alors dans de beaux draps !
Exposition plus précise des critères définissant le syndrome de stress-post traumatique
A. Exposition à la mort, à des blessures graves, ou à la violence sexuelle, effectives ou potentielles, d'une (ou plusieurs) des façons suivantes :
1. Vivre directement l'événement traumatique.
2. Être témoin, en personne, de l'événement vécu par d'autres.
3. Apprendre que l'événement traumatique a été vécu par un membre de la famille proche ou un ami proche. Note : En cas de décès ou de danger de décès d'un membre de la famille ou d'un ami, l'événement doit avoir été violent ou accidentel.
4. Vivre une exposition répétée ou extrême aux détails pénibles de l'événement traumatique (par exemple, les premiers intervenants ou les policiers). Note : Le critère A4 ne s'applique pas à l'exposition par le biais des médias électroniques, de la télévision, de films ou de photos, à moins que cette exposition soit liée au travail.
B. Présence d'un (ou plusieurs) des symptômes intrusifs suivants associés à l'événement traumatique, ayant débuté après ce dernier :
1. Souvenirs pénibles récurrents, involontaires, et envahissants de l'événement traumatique. Note : Chez les enfants âgés de plus de 6 ans, il peut s'agir d'un jeu répétitif dans lequel des thèmes ou des aspects de l'événement traumatique sont exprimés.
2. Rêves répétitifs pénibles dans lesquels le contenu et/ou l'affect sont liés à l'événement traumatique. Note : Chez les enfants, il peut s'agir de rêves effrayants sans contenu reconnaissable.
3. Réactions dissociatives (flash-backs, par exemple) dans lesquelles l'individu se sent ou agit comme si l'événement traumatique se reproduisait. (De telles réactions peuvent survenir sur un continuum, l'expression la plus extrême étant une perte totale de conscience de l'environnement actuel.)Note : Chez les enfants, des reconstitutions du traumatisme peuvent se produire dans le jeu.
4. Détresse psychologique intense ou prolongée à l'exposition à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect de l'événement traumatique.
5. Réactions physiologiques marquées à des indices internes ou externes évoquant ou ressemblant à un aspect de l'événement traumatique.
C. Évitement persistant des stimuli associés à l'événement traumatique ayant débuté après ce dernier, comme en témoigne(nt) une ou les deux manifestations suivantes :
1. Évitement ou efforts pour éviter les souvenirs, les pensées ou les sentiments pénibles à propos de, ou étroitement associés à, l'événement traumatique.
2. Évitement ou efforts pour éviter les rappels externes (personnes, lieux, conversations, activités, objets, situations) qui éveillent des souvenirs, des pensées ou des sentiments pénibles à propos de, ou étroitement associés à, l'événement traumatique.
D. Altérations négatives des cognitions et de l'humeur associées à l'événement traumatique, ayant débuté ou s'étant aggravées après ce dernier, comme en témoignent deux (ou plus) des manifestations suivantes :
1. Incapacité de se rappeler un aspect important de l'événement traumatique (typiquement en raison d'une amnésie dissociative et non d'autres facteurs tels que blessure à la tête, alcool ou drogues).
2. Croyances ou attentes négatives persistantes ou exagérées à propos de soi-même, des autres, ou du monde (par exemple, « Je suis mauvais », « On ne peut faire confiance à personne », « Le monde est complètement dangereux », « Mon système nerveux entier est définitivement ruiné ».
3. Cognitions persistantes et déformées concernant la cause ou les conséquences de l'événement traumatique qui amènent l'individu à se blâmer ou à blâmer autrui.
4. État émotionnel négatif persistant (par exemple, peur, horreur, colère, culpabilité ou honte).
5. Diminution marquée de l'intérêt ou de la participation à des activités significatives.
6. Sentiment de détachement ou d'éloignement des autres.
7. Incapacité persistante de ressentir des émotions positives (par exemple, incapacité à éprouver du bonheur, de la satisfaction ou des sentiments affectueux).
E. Altérations marquées dans l'activation et la réactivité associées à l'événement traumatique, ayant débuté ou s'étant aggravées après ce dernier, comme en témoignent deux (ou plus) des manifestations suivantes :
1. Comportement irritable et crises de colère (avec peu ou pas de provocation) généralement sous forme d'agression verbale ou physique envers des personnes ou des objets.
2. Comportement imprudent ou autodestructeur.
3. Hypervigilance.
4. Réaction de sursaut exagérée.
5. Problèmes de concentration.
6. Troubles du sommeil (par exemple, difficultés à s'endormir ou à rester endormi ou sommeil agité).
F. La durée de la perturbation (critères B, C, D, et E) est de plus que 1 mois. G. La perturbation entraîne une souffrance cliniquement significative ou une altération du fonctionnement dans les domaines sociaux, professionnels, ou autres domaines importants. H. La perturbation n'est pas imputable aux effets physiologiques d'une substance (par exemple, médicaments, alcool) ou d'une autre condition médicale.
l’anxiété sociale
La phobie sociale se caractérise par une peur intense des situations dans lesquelles on est confronté aux regards des autres.
Cette peur devient rapidement une angoisse profonde si l’on est amené à prendre la parole devant un groupe de personnes ou simplement lorsqu'on est observé par des personnes ne faisant pas partie de notre entourage.
Être exposé au regard et au jugement des autres crée une anxiété importante liée à la crainte d'agir de façon humiliante ou embarrassante.
On a en conséquence tendance à s'isoler donc peu à peu afin d'éviter ces situations qui provoquent un malaise important.
La phobie sociale pourrait s'apparenter à une timidité extrême et pathologique ayant un impact important sur la vie sociale, familiale et professionnelle des personnes qui en sont atteintes.
Les personnes souffrant de phobie sociale cherchent à éviter à tout prix les situations angoissantes où elles doivent entrer en contact avec d'autres individus.
Elles sont tout à fait conscientes de leur difficulté et tarderont souvent à consulter car elles ont souvent honte de leur trouble. Elles ont d'ailleurs très souvent une faible estime d'elles-mêmes.
2 à 4% de la population serait atteinte de phobie sociale. Elle toucherait davantage les femmes que les hommes et débuterait le plus souvent à l'adolescence.
Les personnes qui souffrent de phobie sociale présentent souvent d'autres troubles psychologiques associés, tels que :
- un autre trouble anxieux comme une éreutophobie (= peur de rougir en public) ou une agoraphobie (= peur de la foule) ;
- une dépression ;
- une faible estime de soi ;
- une consommation excessive de substances ayant des propriétés anxiolytiques, tel que l'alcool ;
- un trouble de la personnalité du type « personnalité évitante ».
Le retentissement de cette phobie sur la sphère sociale (réduction des activités de loisir ou difficultés à avoir des relations amoureuses) et sur la sphère professionnelle (difficultés à assister à des réunions ou à interagir avec les collègues) est notable. La qualité de vie de ces personnes est dégradée.
Ce trouble peut s’étendre à toutes les situations d’interaction sociale et de performance en public. On parle alors de phobie sociale généralisée.
La phobie sociale est à l'origine d'une grande souffrance pour les personnes qui en sont atteintes. Le risque de passage à l'acte suicidaire est important.
Les principales peurs et situations redoutées par les personnes souffrant de phobie sociale sont :
- la peur de prendre la parole en public ;
- la peur de rougir en public ;
- la peur de manger ou de boire en public ;
- la peur de participer à des réunions ;
- la peur des situations de performances (examens, tests, etc...) ;
- la peur d'être taquiné(e)
- la peur de devoir téléphoner à des personnes non-familières.
Les TOC
On peut quasiment réduire le Trouble Obsessionel Compulsif à la peur pathologique et irrationnelle d’être responsable d’une catastrophe : on redoute d’avoir contracté le SIDA en marchant sans s’en rendre compte sur une seringue utilisée par un toxicomane et de contaminer notre conjoint, on redoute en ayant oublié d’éteindre un appareil électrique en sortant du travail d’être responsable d’un incendie terrible et meurtrier, on redoute de se saisir soudain d’un couteau et de tuer toute sa famille, on redoute de provoquer la mort de ses proches en oubliant de répéter une phrase qui les protège…
Les TOC sont d’ailleurs souvent associés à une personnalité évitante, c’est à dire à une personnalité redoutant le jugement des autres.
Ils correspondraient aussi à une certaine impulsivité qui inciterait le patient à se méfier de lui-même.
Dans la majorité des cas le patient perçoit clairement le caractère absurde de ses réactions … tant qu’il n’es pas confronté à ce qui les déclenche !
Les compulsions sont des comportements qui donnent au patient l’impression de limiter la probabilité que la catastrophe n’advienne, en vérifiant que le gaz est éteint, en demandant aux autres s’il ne les aurait pas insulté par inadvertance...
Contrairement à de nombreux troubles psy, on ne trouve assez souvent pas de causes au TOC dans l’histoire du patient.
Lorsqu’on souffre d’un TOC, on souffre généralement de plusieurs autres et il va falloir dans un premier temps les identifier et évaluer leur intensité. Au delà d’un certain seuil d’intensité, l’approche médicamenteuse est indispensable dans un premier temps.
Le plus souvent le TOC cède avec les techniques d’exposition avec prévention de la réponse qui consiste, en s’abstenant d’accomplir son rituel, à se confronter mentalement aux catastrophes qui nous viennent à l’esprit, par exemple un pompier qui nous félicite ironiquement pour les victimes que nos négligences ont engendrées, jusqu’à ce que nos réactions perdent de leur amplitude.
Veuillez trouver ici le site de l’AFTOC
http://www.aftoc.org/index.php?option=com_content&task=view&id=23&Itemid=40
Le livre d’Alain SAUTERAUD « je ne peux pas m'arrêter de laver, vérifier, compter » constitue une excellente source d’information sur le TOC et son soin.
Les paniques
La plupart du temps, lorsqu’un patient souffre de crises de panique, il présente un Trouble Panique ou une Agoraphobie. Ces deux troubles font partie des problèmes que l’on crée…. En se mobilisant pour les résoudre.
Dans le trouble panique, un symptôme physique ou mental met le sujet en alerte, suscitant dans son esprit un début de scénario catastrophe.
Ainsi, avoir la sensation que son cœur bat différemment, que l’on respire moins bien, qu’on ne se sent pas tout à fait comme d’habitude, avoir un léger vertige, l’idée qu’on pourrait paniquer, peuvent être interprétés automatiquement par notre cerveau comme des signes annonciateurs d’événements difficiles. « je vais mourir », « je vais paniquer », je vais perdre le contrôle », « je fais une crise cardiaque », je deviens fou »…..
En se mobilisant face au problème par une réaction de stress, nous aggravons le problème : le cœur bat plus vite ou fort, la tête tourne car nous respirons trop, etc.
Cette mauvaise expérience passée, une forme de vigilance se met en place, consciente ou non, qui favorise le retour du problème : le stress anticipatoire engendre des sensations physiques et des symptômes que la vigilance va s’empresser de détecter.
Ces réactions s’automatisant de plus en plus, elles échappent à notre contrôle, se produisent à notre insu et de façon quasi instantanée.
Dans l’agoraphobie, ce sont les contextes et situations qui sont interprétés comme annonciateurs de difficultés : « je vais étouffer », je ne vais pas tenir », « je vais perdre le contrôle de ma voiture », « si je fais un malaise je ne pourrais pas être secouru », se dit-on dans un tunnel, au restaurant, dans une grande surface, sur l’autoroute, en sortant simplement de chez soi…
Le contexte étant le déclencheur des paniques, il n’est anxiogène que si l’on s’y sent coincé.
L’agoraphobie constitue souvent une complication du trouble panique.
Très fréquents dans la population, ces troubles peuvent parfois se chroniciser, devenir littéralement invalidants, atteindre significativement la qualité de vie.
Il convient alors d’en informer son médecin traitant qui dira s’il suspecte que le trouble est sou-tendu par un phénomène organique ou non.
Comme dans tout problème, l’analyse précise du cas indiquera quelles stratégies thérapeutiques il faudra utiliser.
Mais le plus souvent le problème sera solutionné en employant des méthodes qui limitent l’intensité des paniques ou en instaurant un réflexe conditionné d’extinction de l’angoisse. Maîtrisables, les paniques n’inquiètent plus, sont ainsi moins anticipées et disparaissent.
Le trouble anxieux généralisé
Veuillez trouver ici un pdf d’information sur ce trouble
http://www.attentiondeficit-info.com/pdf/tag.pdf
Ce qui me semble important
- le Trouble Anxieux Généralisé correspond à une tendance marquée à ne pas supporter l’incertitude en général et à en tirer de multiples inquiétudes : on redoute que notre conjoint ait un accident, d’être atteint d’une maladie grave, de perdre notre travail d’être victime d’une agression... et notre attention ne repère que l’information inquiétante (« il a une minute de retard », « mon patron ne m’a pas salué comme d’habitude ce matin »…). Or on est rarement sûr à 100 % qu’il ne va rien nous arriver, de telle sorte que les sources d’inquiétude sont potentiellement nombreuses et que l’on peut être constamment submergé.
- le TAG semble être un trait de personnalité qui va en s’aggravant au fil des années
- il se renforce beaucoup du fait que les anticipations anxieuses semblent utiles au sujet : soient elles ne sont pas vérifiées et il semble alors que s’être inquiété a été protecteur, soit elle sont vérifiées et il semble qu’être pessimiste soit être lucide.
- le trouble semble surtout reposer sur une activation chronique et excessive du système nerveux végétatif, d’où l’intérêt des méthodes vouées à sa rééducation, qui constituent le plus souvent la meilleure approche.
Les phobies spécifiques
Les phobies spécifiques se caractérisent par :
- une peur intense d’objets ou situations précises : phobies animales (araignées, chiens...), phobies d’éléments naturelles (hauteurs, eaux...), phobies liées au sang (piqûres, blessures), phobies situationnelles (avion, ascenceur…)
- des conduites, de fuite, d’évitement et de réassurance : on se sauve, on s’arrange pour ne pas se trouver confronté, on inspecte pour vérifier que ce qui nous effraie n’est pas présent...
Il s’agit de réflexes de survie qui peuvent atteindre la qualité de vie s’il sont trop fréquents ou trop violents, s’ils gênent la vie professionnelle et sociale.
Les phobies peuvent être innées et faire partie de notre bagage génétiques et on a ainsi pu montrer, par exemple, que les nourrissons redoutaient les araignées.
Les phobies peuvent aussi être conditionnées par l’expérience. Ainsi, avoir été mordu par un chien, avoir vu les film d’HITCHCOCK « les oiseaux » peut favoriser la crainte de ces objets.
On vient à bout des phobies en se confrontant progressivement ou non, sous relaxation (désensibilisation) ou non (habituation).