Quels problèmes relèvent des TCC ?

Les motifs de consultations

 

Une première façon de répondre à la question de la nécessité ou non de consulter consiste à se demander si l’on souffre d’un des problèmes détaillé dans les onglets que vous trouverez en cliquant en haut à droite sur plus (ces onglets sont en cours de rédaction). Les TCC sont démontrées efficaces sur l’ensemble des troubles mentaux à l’exception de ceux dont on sait qu’ils sont essentiellement la conséquence d’un désordre de type biologique (génétique, neuro-developpementale, etc.) et pour lesquels l’approche médicamenteuse est nécessaire. Dans ce cas elles restent utiles mais ne portent jamais l’essentiel des espoirs thérapeutiques. Ainsi des pathologies comme les troubles bipolaires, la schizophrénie et les autres troubles psychotiques nécessitent avant tout l’intervention d’un psychiatre.

 

Les TCC sont utilisées et efficaces dans la prise en charge du risque suicidaire, de l’ensemble des problèmes d’ordre psychologique, relationnel ou comportemental, et les difficultés d’ordre éducatives.

 

Une autre façon de répondre est de se demander si l’on ressent une forme de souffrance en relation ou non avec un contexte difficile, si l’on ressent des réactions excessives ou inadaptées au niveau de nos émotions ou comportements, si les autres nous signalent certains problèmes dont nous serions porteurs, si nous avons des travers réguliers dans notre façon de penser.

 

Les réticences à consulter

 

Mais je ne suis pas dingue !

 

L’idée de reconnaître qu’une intervention sur notre fonctionnement psychologique ou comportemental est nécessaire donne parfois l’impression que cela nous désigne comme péjorativement différent des autres. Or les troubles mentaux concernent la majeure partie de la population. On estime qu’au cours de leur vie environ 20 % des personnes souffriront d’un épisode dépressif, 20 % d’un trouble alimentaire, 18 % d’un trouble anxieux… Souffrir d’un trouble mental ne signifie donc pas que l’on soit un cas singulier et il n’est pas nécessaire d’être « anormal » pour consulter. Beaucoup de nos réactions problématiques sont en fait des réactions instinctives que l’on canalise mal (stress, phobie, peur du jugement des autres...) ou la conséquence de certaines spécificités humaines comme la capacité élevée d’anticipation. Enfin il est utile de préciser que les réactions instinctives particulières de chacun doivent être comprises en grande partie sous un angle darwinien, en considérant leur utilité pour notre espèce avant la sédentarisation de celle-ci et avant l’avènement de nos sociétés actuelles, et leur utilité à l’intérieur d’un groupe donné. Ainsi par exemple les réactions émotionnelles sont souvent rigides, inadaptées, excessives, mais elles présentent l’avantage d’être quasi-instantanées et permettent donc une adaptation en temps réel. Ainsi aussi, un groupe d’individu survit statistiquement mieux si la diversité génétique est importante et un groupe sans téméraires, sans peureux, sans timides, sans caractériels, sans impulsifs, sans obsessionnels..., est peut-être moins viable.

 

Je ne suis pas faible !

 

Notre mental peut poser problème, c’est comme ça. Ses mécanismes peuvent dominer le plus « fort » d’entre nous et avoir une personnalité de battant, faire partie des forces spéciales, ne protège définitivement d’aucun désordre psychologique.

 

Les désordres psychologiques ne sont pas non plus des maladies de riches. Le cas de la dépression est édifiant ; l'Organisation mondiale de la santé (OMS) nous dit que plus de 350 millions de personnes dans le monde en souffrent. Elle constitue donc un désordre universel. Elle survient à travers le monde, indépendamment de la culture ou de la vision sociale. Selon une étude réalisée par UZ Gasthuisberg et l'Institut Trimbos, la dépression nécessite le travail 850 000 personnes dans le monde entier. Enfin la dépression n’est pas non plus l’apanage de l’espèce humaine et concerne aussi l’animal.

 

Or les mécanismes psychologiques sous tendant les problèmes mentaux, même s’ils ne sont pas d’une très grande complexité, restent difficiles à maîtriser par une personne isolée, ce qui constitue l’utilité du métier de psychologue. Celui-ci va vous donner rapidement une compréhension limpide de votre problème et vous propose des stratégies simples et efficaces. Pourquoi donc traîner sur des années des problèmes qui peuvent être rapidement résolu?

 

Enfin, il est légitime de venir résoudre un problème qui engendre une souffrance modérée. Tout comme on peut prendre un cachet pour une céphalée moyenne, traiter un mal peu intense ne revient pas à se plaindre.